Le Château d'Angaïs - Angaïs - Site officiel de la commune

Classé monument historique, notre château n’a pas une grande histoire, mais il est architecturalement remarquable et caractéristique de l’époque à laquelle il a été construit.

Histoire du Château

En juillet 1901, le comte Louis de Navailles-Labatut, officier de cavalerie au 7ème dragon et son épouse Kate Walker Shepherd achètent le terrain portant le moulin et la scierie de Capsús, d’une superficie de quatre hectares, au comte Diesbach de Torny. Ils confient aux architectes Jules-Antoine Noutary et Pierre Gabaret le soin de construire une grande villa anglaise qui prendra des allures de château. Les travaux commencés en 1908 dureront quatre ans.

Un architecte-paysagiste de Tours, M. Degorges, aménage un superbe parc lui-aussi « à l’anglaise ». Le Lagoin, depuis le canal de la scierie, est détourné pour créer un lac en son milieu.

La famille Labatut l’habite jusqu’en 1957.

En 1970, il est loué à Madame Léonce Lacueva comme centre de convalescence de malades du cœur, de rhumatismes articulaires aigus et de néphrites, sous la responsabilité du docteur Carassus.

En 1996, il est racheté par Monsieur et Madame GIRAUD.

Le 30 juin 2000, sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le château, les écuries et le parc.

L’environnement : un parc de rêve

Le parc est magnifique avec son lac et son petit réseau de cours d’eau ornementés de cascatelles. Le plan d’eau est entouré d’arbres d’essences très variées, souvent issues d’Amérique, d’une bambouseraie, un embarcadère et sa barque pour rejoindre l’île mystérieuse… proposant une succession de lieux conçus pour offrir chaque fois des tableaux différents. Des enfants en visite scolaire diront :

« Autour du château et du lac, sont plantés de très beaux arbres : magnolias, cèdres, orangers du Mexique, arbres de Judée, chênes d’Amérique, tulipiers de Virginie, liquidambars, hêtres pleureurs… le sentier, qui serpente d’un pont à l’autre, réserve toujours des surprises. Sous les hauts taxodiums, sortant leurs pneumatophores [1] de l’eau, c’est la mangrove [2]. Dans le massif des bambous, des troènes de Chine et des aucubas tachetés, on entre dans la jungle.

Près de la petite cascade, on rêve de l’île mystérieuse. Nous avons fait bouger la barque et des petits poissons gris sont sortis de dessous. Ils cherchent l’ombre pour se cacher. De nombreux oiseaux viennent nicher à l’abri de la végétation de l’île : poules d’eau, aigrettes, hérons bihoreaux, canards sauvages… Nous sommes rentrés en nous racontant des histoires de trésors et de passages secrets : le pays des rêves, c’est tout près de chez nous !

[1] Pneumatophores : Certains arbres qui vivent dans l’eau, ont des morceaux de racines qui poussent vers le haut pour aller chercher, à l’air libre, l’oxygène qui leur est nécessaire.

[2] Mangrove : Végétation particulière poussant dans la vase (notamment dans le delta des grands fleuves).»

Le château : un édifice remarquable

La façade au sud-est, surmontée d’un haut toit dans lequel s’ouvrent de nombreuses lucarnes, est encadrée par deux avant-corps dont le plus au sud s’orne d’un lanternon dominant tout l’édifice. Les pierres ornementales viennent toutes des marbreries d’Arudy. Elles furent transportées en longs convois de charrettes tirées par des mules ou par des bœufs.

A sa base, s’étale sur toute sa longueur, une terrasse à balustres de pierre vers laquelle monte sur la droite un majestueux escalier. Sur cette galerie, donnent deux grands salons ornés de magnifiques lustres, de cheminées de marbre et de grands miroirs. Le sol de ces vastes salles est revêtu de parquets bien cirés.

Le salon le plus petit montre de très beaux meubles de style Louis XVI, le grand de Régence et Louis XIV, le fumoir d’Henri II. Près des toilettes, trône une fontaine en marbre. 

Dans une petite pièce qui prolonge, au sud-ouest, les salles de réception, on remarque un drôle de placard : il cache un monte-plat astucieux muni d’une poulie. Il communique avec les cuisines installées juste au dessous, en sous-sol. On peut y accéder soit par un escalier intérieur, soit par un autre à l’extérieur qui plonge sous un petit porche à arcades. Elles sont vastes, équipées d’une grande cuisinière d’autrefois et d’une plus moderne. De volumineuses casseroles en cuivre pendent au mur.

Sur le côté sud-ouest, une chapelle avance son chevet. L’entrée au nord-ouest s’ouvre sur un large couloir d’où monte un escalier grandiose qui dessert les étages.

Les dépendances, un peu à l’écart, en bordure de la rue du bois, se composent :

  • de longues écuries bordant le canal du moulin,
  • d’un hangar ouvert sur le parc qui abritait les voitures à faire tirer par les chevaux, des calèches, des carrioles, des chars… dont certaines, à présent, sont parties aux Haras de Gelos,
  • d’une remise où les palefreniers, les cochers, le maréchal-ferrant… entreposaient les outils, les harnais, la sellerie… Leur architecture, plus simple, s’inscrit dans les normes locales.

La vie de château entre deux guerres

Beaucoup de monde travaillait au château avant la guerre : des cuisinières, des femmes de chambre, des nurses, des concierges, ds gens de maison, un précepteur pour faire l’école, des palefreniers, des jardiniers…

Les palefreniers

Ils s’occupaient des chevaux : ils leur faisaient les litières, les promenaient, les préparaient pour être montés ou attelés et les pansaient. D’abord, ils enlevaient la crasse avec l’étrille, ils les bouchonnaient avec une brosse et lissaient le poil avec un chiffon ; ils peignaient la crinière et la queue. Les chevaux étaient attachés dans des stalles ou libres dans les boxes. On mettait la nourriture dans les râteliers. Ils mangeaient du foin, de la paille, de l’orge, de l’avoine, du son…

Les gens de la famille du Comte montaient les chevaux pour se promener et aller à la chasse à courre au renard. Certains chevaux faisaient des courses au Pont-Long, d’autres tiraient les voitures ou travaillaient dans les champs.

Les palefreniers avaient un métier très dur. Ils travaillaient tous les jours, même le dimanche et ils commençaient de très bonne heure.

La nurse

Elle s’occupait des quatre enfants du Comte. Ils n’avaient pas beaucoup de jouets. Le soir, ils se couchaient vers vingt heures et se levaient à huit heures. Il y avait une chambre pour les filles et une pour les garçons.

Le maréchal-ferrant

Il ferrait les chevaux. Il préparait les fers sur une enclume et les gardait au chaud. Il prenait la patte de l’animal avec une main et avec l’autre, il nettoyait le sabot, le préparait en le rognant au besoin, puis appliquait le nouveau fer chauffé au rouge sur le sabot pour qu’il marque sa place et, enfin, il le fixait avec des clous adaptés. Pour se protéger il mettait un grand tablier en cuir épais qui résistait aux coups et au feu. Parfois, on le voyait, avec les chevaux, labourer les champs près du château.

Les sources : 
Remerciements : M José Véron-Durand  qui a collecté les informations et effectué ce travail remarquable.

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