Le lagoin - Angaïs - Site officiel de la commune

Notre village est traversé par une jolie petite rivière au cours paisible, bordée de carolins. Son nom, « Lagoin », vient sans doute du latin « lacus » qui veut dire « lac, étendue d’eau ».

La vallée qu’elle arrose est appelée « Ribèra ». Ce mot béarnals qui vient du latin « ripa » (rive) désigne de nombreuses vallées ou des lieux traversés par un cours d’eau en région de plaine. La Ribèra est, pour notre Lagoin, la partie de son cours sltuée dans la Plaine du Gave de Pau, entre Coarraze et Aressy.

Le Lagoin prend sa source à St-Vincent à environ 400 m d’altitude, traverse Coarraze, Bénéjacq, Bordères, Lagos, Beuste, Boeil-Bezing (sur seulement 300 m), Angaïs, Bordes, Assat et Meillon avant de se jeter dans le Gave de Pau à Aressy, après avoir parcouru 22 km à vol d’oiseau ou environ 30 km, compte tenu des méandres qu’il décrit. L’altitude est alors de 185 m.

On peut partager le cours du Lagoin en deux parties :

– De Saint–Vincent à Coarraze, il perd 130 m en 6 km.
– De Coarraze à Aressy, il perd 85 m en 16 km.

Autrement dit, il s’abaisse de 22 m en parcourant 1 km dans sa partie haute et seulement de 5 m par km dans le reste du trajet.

Le Lagoin dans notre village

A Angaïs, sa largeur moyenne est de 10 m environ et sa profondeur de 30 à 40 cm. Mais il fait 16 m de large et 90 cm de profondeur aux barrages de Capsús et Capvath.

La force du courant varie beaucoup selon le lieu (la pente, les remous, les coudes…), la saison et la hauteur d’eau. La température de l’eau varie moins que celle de l’air : de 3 à 18 degrés pour -3° à 30° à l’extérieur.

Les sources du lagoin

Le Lagoin prend sa source au creux de deux collines : sur la crête de la première passe le chemin d’Henri IV qui y traverse le village de Saint-Vincent, au sommet de la seconde, une route qui descend vers Montaut. Cette cuvette est entaillée par des sillons en éventail qui abritent chacun un ruisselet. Ces petits cours d’eau se rejoignent très vite pour former le Lagoin qui a donc plusieurs sources.

Les labours effectués sur les flancs des collines révèlent un terrain sablo-argileux, de couleur jaune orangé. Les prés sont verdoyants en ce début de printemps. Leur sol travaillé et fumé, absorbe bien l’humidité et les dernières pluies ne l’ont pas raviné.

En contre-bas, au niveau des sources, des prélèvements effectués sur une coupe de terrain nous ont permis de déceler, dans le sous-sol, d’importantes couches d’argile blanche, très pure, alors qu’en surface elle a encore des teintes d’un beau rouge orangé et parfois même d’un brun tirant sur le vieux rose.

Les trois sources, à l’oriqine très semblables, ont, de par le travail des hommes des visages tout à fait différents. La plus haute (413 m) qui est aussi la plus au nord, est restée une source d’affleurement naturelle. L’eau qui ruisselle sur les pentes environantes et celle qui s’infiltre dans les couches sablo-argileuses qui dominent le bassin, imbibent les alentours. Lorsque, là, elles rencontrent l’argile presque pure, elles ne peuvent plus s’infiltrer et finissent par sortir de terre par plusieurs trous rassemblés daas une cuvette marécageuse d’environ 4 à 5 m de diamètre. Elles n’ont plus alors qu’à se retrouver en quelques filets d’eau qui forment, plus bas, un ru serpentant entre quelques bouquets d’arbres.

Non loin de là, le paysage proche de la source sud-est a été modifié, probablement à la suite de ravinements et de glissements de terrain dont quelques traces demeurent enfouies sous les ronces. Actuellement [en 1991], on peut observer deux terrasses, la supérieure est utilisée par les agriculteurs, l’inférieure a été creusée en son centre et retient une partie de l’eau de ce versant, formant une mare rectangulaire de 35 m sur 15 environ. En dessous de cette retenue, l’eau, venue des autres versants ou s’infiltrant sous le petit lac, réapparaît. Elle sort des ronciers qui envahissent la source et qui empêchent de la voir.

Au sud, près d’une qrande grange, en bordure d’un chemin vicinal descendant sur Coarraze, la troisième source a été canalisée, pour assainir l’accès à la bâtisse. Mais en amont, malgré l’empierraqe, on retrouve le bassin originel au sol marécageux, l’eau affleurant partout en saison humide.

Cette source ne donne pas naissance, comme ses deux soeurs, à un ruisselet au lit bien déterminé, mais répand ses eaux dans la pente, avant de les mêler à celles des deux autres cours qui ont conflué une centaine de mètres avant.

Déjà, dans ce bas-fond humide et ombragé, notre Lagoin, ruisselet de 40 à 50 cm de large, creuse son lit, dessine des méandres miniatures, dépose çà et là quelques galets et court, enfonçant toujours plus son entaille dans le vallon. Ses berges sont peuplées d’une multitude de plantes à fleurs : grandes consoudes, orchis sauvages, pulmonaires, cardamines … qui affectionnent leur humidité. Les sources, alimentées avant tout par les eaux de pluie, ont un débit irrégulier, très variable d’une année ou même d’un mois à l’autre.

La confluence avec le gave

A Aressy, le Lagoin se jette dans le Gave de Pau. Là, les deux cours d’eau se suivent un moment, semblant s’observer avant de faire alliance.

Le lieu de jonction porte le nom de confluent.

Quand leurs ondes se mêlent, le gave est déjà une rivière impressionnante. Ses berges ont dû être consolidées avec de gros blocs de granit.

Vu du coteau de Narcastet, le Gave de Pau, pourtant, semble paresser dans la plaine. Il fait de longs méandres et dépose des bancs de graviers qui forment parfois de petites îles peuplées de broussailles et de saules. Cette végétation que l’on retrouve sur les rives a été baptisée « saligue » en béarnais, un saligar est un endroit planté de saules (« salix », saule en latin). Cette zone peu fréquentée par l’homme abrite de nombreux oiseaux aquatiques ( hérons, canards, mouettes, cormorans… ).

Les sources : 
Remerciements : M José Véron-Durand  qui a collecté les informations et effectué ce travail remarquable.
Le lagoin : Extraits d’un travail réalisé à l’école d’Angaïs, en 1990-1991.

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